L'Aube du Monde
Demain, à l'heure où poindra l'aube,
Quand certains iront se coucher
Alors que d'autres tardent à se lever.
Ma vie comme un Colosse de Rhode,
Stoïque et monotone comme une étoile.
Elles jamais pour me narguer ne s'érodent.
Je partirai vers cette maison haute et pâle,
Où depuis tant d'années j'entends le tocsin
Des machines qui hurlent et des patrons qui râlent.
Marin d'un navire insubmersible et navré en rien.
Comme un brise glace il passe par nos vies,
Les aliénant et les brisant avec brusquerie,
Parce qu'il faut que mon corps survive
A l'aube du Monde je sacrifie mon âme.
Et comme cet Ancien Monde ne me propose
Aucune autre île, aucune autre rive, aucune autre prose
En espérant un Nouveau Monde pour mes enfants
Un monde meilleur pour les petits et les grands.
Je reste malgré ça le combustible et la turbine,
Qui éteint mon cœur, et mes mon esprit entérine
Le désespoir d'une histoire où nous pauvres charbons
Laissons crucifiée sur la proue du bateau l'inspiration.
A l'aube du monde tant rêvé j'ai jeté mon imagination,
Espérant que l'encre y sera un jour retiré, à quoi bon ?
Cette lubie ne semble pas servir car c'est ce monde monstre
Qui par la télé, la radio internet chaque jour le démontre.
Mais nous sommes à l'Aube du Monde Nouveau.
Hauts les cœurs, hautes les lances du bonheur,
Tu ne me crois pas car comme tous ces veaux
Tu reste aliéné avec ta conscience qui meurt
Le temps qu'il te restes, tu le passes à attendre
Qu'un jour la vie soit avec toi plus tendre.
Mais ça ne marche pas comme ça en vrai
Tâche de sortir du chemin qu'on t'a tracé.
A l'Aube du Monde il me reste ma famille et mes amis
Les seuls qui valent la peine de rester, car ils sont la vie.
Moi qui désir exister pleinement il me faut apprendre et créer
Un monde où chacun travail et vit avec dignité
Car c'est dans l'Amour et la Nature qu'a éclot notre liberté.